Acrylique sur papier Karine Delhomme

Avoir confiance, faire confiance, être confiant, croire ou ne pas croire, avoir la Foi ou Non … Les questions commencent et ce thème pourrait donner lieu à des pages entières de réflexions, d'échanges intellectuels délicieux pour les philosophes reconnus ou en herbe.

 

Nous pouvons avoir confiance dans certaines aptitudes d'un être à l'autre. Une personne peut être ponctuelle, du coup nous savons que celle-ci sera toujours à l'heure. Une autre sera une très bonne conductrice, les passagers, lui feront entièrement confiance. Ils pourront dormir tranquillement pendant le trajet. La façon de conduire de cet individu met en confiance. Mais si nous avons confiance dans cette aptitude, nous ne l'avons pas forcement pour tout. Peut être que cet être est très mal organisé et qu'il nous fait toujours attendre ? Du coup où se place la confiance ? Dans une ou des qualités physiques ou humaines. Mais avons-nous réellement confiance en elle ? Où se situe notre confiance ? En surface ou en profondeur ? C'est à dire dans une capacité, comme dans notre exemple ou dans sa réflexion et sa vision des choses ?

 

Quand nous allons chez le médecin, nous avons confiance qu'il va nous soigner. Suite à sa formation qui a duré des années, il nous guide vers le bon remède pour nous guérir. Mais sur quel niveau de confiance ? Lui donnons-nous tous pouvoirs ? Ou simplement à un certain point ? C'est à dire dans sa capacité à nous guider dans la bonne direction ? Si notre médecin est à l'écoute, nous suit et s'inquiète de notre état de santé, avec les années, nous avons confiance en lui. Mais parfois la rencontre avec des médecins pas toujours attentifs ou qui n'arrivent pas à nous guérir, nous éloigne de cette confiance envers les médecins, voir de la médecine entière. Mais est-ce lié à un médecin ? A un médicament ? A une expérience ? Au refus de voir la difficulté dans laquelle nous sommes ?

 

La confiance envers un être, nous la perdons très rapidement, un écart, un manquement, et le doute s'installe. Il en va de même envers nous-même. Nous avons confiance en nous pour certaines choses, dans notre travail, dans notre vie sociale, ou en une qualité que nous prenons comme normale alors que d'autres ne l'ont pas. La confiance est parfois fragile et manque de stabilité. Par exemple, nous pouvons être à l'aise lors d'une conférence et une seule question peut nous déstabiliser et notre confiance passe aux oubliettes.

La confiance dans certaines aptitudes se développent, avec l'âge, la pratique, l'expérience. Pour celui qui garde un esprit ouvert, qui sait se remettre en question, qui décide d'avancer sur cette connaissance de soi, il va travailler consciemment sur cette confiance en lui notamment. Mais qu'elle est cette confiance ? Est-elle physique ? Humaine ? Mentale ? Liée à des dons de l’esprit ?

 

Quand un être prend un chemin dit "spirituel", il va peut-être rencontrer d'autres êtres en questionnement. A travers ses lectures, ses expériences dites mystiques, il va faire confiance à des êtres qui semblent avoir un discours cohérent au moment de leur rencontre. A ses côtés ou au côté d'une communauté, il va faire confiance à des êtres en chemin comme lui. Il va vivre des expériences, se libérer de certains comportements, en découvrir beaucoup sur lui à travers les autres et les mondes dits subtils. La confiance s'installe, pour un temps ou pour toujours. Parfois, suite à des situations, l'être perd confiance et va "chercher ailleurs" des solutions, d'autres expériences. Les thérapeutes donnent confiance comme les coachs de vie car ils semblent avoir une grande confiance en eux et dans leur outil de travail. Ils accompagnent des femmes et des hommes, vers une connaissance de soi, alliée à des techniques cognitives, artistiques, souvent mentales. Cette confiance apporte un mieux être, un confort réel et mesuré. C'est une belle étape de grandissement mais est-ce une finalité ?

 

Sommes-nous stables dans cette confiance en nous ou dans l'autre ? Comme celle envers le médecin qui n'arrive pas à nous soigner ? Où se place notre confiance ? D'où vient-elle ? De nos parents ? Nos professeurs ? Nos amis ? Comment mesurer cette confiance finalement ? Serait-elle liée à nos manquements ? A nos besoins ? Primaires ? Emotionnels ? Serait-ce simplement d'être rassuré, aimé, écouté ? Avons-nous besoin d'être forts, intelligents, courageux, performants pour être confiants ? Qui nous fait confiance dans notre entourage et pour quelles raisons ?

Et si L'Amour nous donnait cette confiance, quoique nous fassions, sans être performants, mais juste nous-mêmes ?

Si la confiance se mesure face à l'extérieur, avec la maturité, ce travail personnel, les expériences de la vie, où se place la Foi ?
 

Qu'est-ce que la Foi ? Certains disent avoir la Foi et d’autres pas. Mais Foi en quoi finalement ? La foi demande en effet de croire à des choses que nous ne voyons pas et que nous ne maitrisons pas.

Elle arrive souvent en dernier ressort quand le mental a tout essayé.

La foi, c'est croire en quelque chose qui semble souvent impossible pour un être rationnel. C'est aller en delà du possible, du connu, avec cette conviction intérieure que c'est effectivement possible, mais que ce n'est pas que de notre ressort. Avoir la Foi, n'est pas remettre à Dieu et s'en débarrasser. Car la Foi est bien spirituelle mais pas religieuse. Elle implique de prier, de demander humblement de l'aide, une faveur, un signe. Des êtres ont beaucoup de Foi sans pour autant appartenir à des églises, mais dans cette sagesse intérieure, ils savent au fond d'eux que beaucoup de choses ne dépendent pas de leur confiance ou capacités humaines. La Foi nous permet d’élever notre conscience et de voir le monde comme un terrain d’expérience de la Vie.

 

Certains savent que nous recevons de l'aide, à travers nos rêves, les coïncidences, les synchronicités. Mais est-ce la Foi ? Car finalement si nous prions et recevons car nous croyons dans les mondes subtils, est-ce une autre croyance ? C'est à dire; "demande et tu auras" ? Mais aurons-nous ce que nous voulons ou ce qui est juste pour nous ? Cela dépend de notre intention. Si nous avons une Foi de "contrôle" alors notre esprit ira vers une solution dans une dimension où nous ne contrôlons pas grand chose. Est-ce la foi ou une manipulation ? Nous revenons alors à la confiance en soi ou dans un monde subtil au service de l'humain mais pas forcement au service de l’âme.

La foi, c'est autre chose, elle requiert une connaissance profonde de soi, pour savoir si nous sommes dans une confiance extérieure ou intérieure ? Sommes-nous réellement dans une Foi, qui ne demande rien en retour ?

La "vraie" foi demande un abandon complet dans le "résultat" car notre seule intention est de demander le meilleur quelque soit la solution. La Foi demande de la patience, de la persévérance et de l'acceptation. C'est s'oublier pleinement et s’en remettre à l'expérience que nous devons vivre. 

 

Ainsi chacun pourra voir où il se situe, dans sa confiance qui est nécessaire pour vivre notre vie mais aussi dans sa Foi. La Foi est en effet spirituelle et n'appartient à aucun dogme, c'est un état d'être intérieur et profond qui s'en remet à la partie divine que nous ne connaissons pas pleinement mais qui vit en Nous. A chacun de la découvrir et de la faire grandir, car plus nous y travaillons et plus nous sommes "entendus" au delà de nos rêves les plus fous.

 

La confiance est humaine alors que la Foi est divine et nous avons besoin des deux sur ce chemin spirituel qu’est la Vie.

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