La peur de se tromper semble paralyser beaucoup d’êtres qui auraient tant à dire. Car au final, est-ce que nous nous trompons réellement ?

 

Enfant, nous sommes parfois confrontés aux moqueries des autres de notre âge ou des adultes. Une simple moquerie peut refroidir un être sensible et par la suite, il va développer un silence, non pas respectueux envers l’autre, mais bien envers lui-même. Il évitera de parler pour ne pas être à nouveau blessé, confronté à sa sensibilité. Combien de fois, avons-nous pensé "mais je le savais" et pourtant nous n’avons rien dit ? Combien de fois, n’avons-nous pas oser dire à notre responsable, à notre voisin, à notre professeur quelque chose de peur de son regard désapprobateur, de passer pour un idiot ? Personne n’aime passer pour un imbécile effectivement. Mais avons-nous peur de nous tromper ou du regard de l’autre ? Les deux sont en fait liés, car l’autre est souvent sévère, se valorisant face à une erreur ou un manquement de l’autre. Le regard de l’autre en dit long sur notre vision de nous-même. En ferions-nous un tyran ? Quel rôle donnons-nous à celui qui pourrait nous blesser, nous contredire, voire nous juger sur notre opinion ou expression ?

 

Dans la vie au quotidien, cette peur de "mal faire" nous empêche de vivre notre vie pleinement. Nous évitons des expériences qui pourraient être grandissantes, nous évitons des rencontres, nous évitons de prendre des responsabilités … et ainsi de suite. La peur de se tromper est un poison pour grandir et pour nos relations sociales.

Cette retenue est liée à cet égo qui n’aime pas être malmené. Notre orgueil refuse d’admettre qu’il a tort, qu’il s’est effectivement trompé (voir l’article "Mais j’ai raison"). Ce n’est pas toujours d’accepter que nous-nous somme trompés, mais bien comment l’autre va s’en servir contre nous, n’est-ce pas ? Cette façon de vivre est un engrenage qui nous éloigne de notre capacité à être vrai. En faisant ainsi, nous jouons un rôle, de bon élève, de timide, de réservé, de travailleur consciencieux, de voisin silencieux. Mais sommes-nous authentique ? Sincère ? Honnête ?

 

La peur de se tromper pour celui qui prend un chemin spirituel est un frein à main qui nous empêche d’avancer. Celui qui se trompe va apprendre s’il reste ouvert aux expériences, s’il apprend à rire de lui, à aimer cette vie et ses embûches et médailles. Les embûches sont les pièges de l’égo, même silencieux. Les peurs prennent des noms différents mais nous bloquent de la même manière. Les médailles, sont les petites victoires face à ces difficultés que nous rencontrons, en les dépassant les unes après les autres. Celui qui accepte de se tromper pourra avancer, l’autre restera dans une telle prudence pour ne plus souffrir mais au final, il souffrira quand même. Il restera dans une forme de paresse spirituelle, dans un faux confort extérieur mais intérieurement, il ne sera pas lui-même, juste une pâle copie de son être profond. Il survivra, restant dans ses lectures ou films, reflets de la vie des autres mais pas de la sienne.

 

Beaucoup disent accepter de se tromper et de se remettre en question, mais dans quelle mesure ? Un chemin spirituel demande de l’humilité, d'accepter que nous avons des limites, que nous ne savons pas tout mais que nous sommes là pour explorer et dépasser notre état du moment. Accepter de se tromper, c’est apprendre à écouter, nous et l’autre.

Cela paraît simple mais demande un travail de connaissance de soi, de se poser les bonnes questions. Pourquoi suis-je dans cette peur ? Suis-je créateur de cette réalité ? Comment puis-je modifier cela ? Suis-je prêt à relever ce défit ?

Nous sommes tous capables de vaincre nos peurs qui ne sont que des leurres du mental, un conditionnement humain qui vient de notre éducation, de la société basée sur la compétition, de notre karma de vie aussi. Nous sommes tous plus ou moins sensibles, mais nous ne pouvons pas nous cacher derrière cela pour entretenir un ego même subtil.

La connaissance de soi, nous libère d’entraves que nous avons mis en place bien malgré nous. En s’oubliant, en écoutant, nous prenons confiance en nous et dans le regard de l’autre. Ce n’est pas, un défi, ne plus avoir peur, mais bien s’ouvrir au niveau de son coeur pour affronter la vision de l’autre et verbaliser, dans le respect de tous, ce que nous sommes.

La peur de se tromper, tout le monde l’a déjà vécue, et elle nous fait faire des choses vraiment idiotes pour éviter de se remettre en question ou ne pas affronter son voisin de pallier.

 

Cela paraît simple, mais à vivre au quotidien, c’est un challenge d’Amour et d’Acceptation, un premier pas vers du nouveau. Avec cette nouvelle année qui commence, c’est un bon point de départ. La spiritualité au quotidien, se vit pas à pas, et ceux qui sont passés par là, peuvent en témoigner.

Prendre confiance en soi, s’apprend petit à petit.  Faire confiance à l’autre en arrêtant de lui donner le mauvais rôle nous ouvre des horizons plus larges qui nous dépassent. Les peurs n’existent pas, elles sont le reflet d’expériences passées et de notre mental qui les entretient comme des plantes vertes.

En nous, se trouvent des capacités insoupçonnées, une force qui vit en delà du mental et du pouvoir, celles d’aimer tout simplement.

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